Les femmes d'AfriqueInterviews

Ilham Berdouz VEYA

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1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités

Ilham VEYA, je vis à Berlincourt, un petit village suisse dans le canton du Jura depuis maintenant 12 ans. J’ai 46 ans, je suis mariée et j’ai deux garçons âgés de 11 et 8 ans.

Je suis une personne débordante d’énergie, une maman active avec plein d’activités et des projets en tête ou à faire. Je suis également passionnée de nature et de jardinage, de permaculture, une approche de la nature qui me parle beaucoup…Une philosophie de vie qui nous rapproche à l’essentiel. Je passe donc beaucoup de temps dans mon jardin à contempler, observer, tester, j’adore la sensation de mes mains au contact de la terre, je suis également proche d’une forêt et d’une rivière propices à un ressourcement intérieur. Je m’y promène régulièrement.

J’aime aussi les rencontres, les amis, j’adore réunir mes amis à la maison. Je suis fan du lien social, des échanges riches. Le confinement a révélé l’importance des relations humaines, primordiales pour une bonne santé, durant cette période de confinement, grâce à la technologie (via zoom, skype, Whatsapp,etc…) on a réussi à un peu pallier cette lacune, et forcément la nature a toute sa place! Une chance que j’ai eu, et pour cela je ressens une profonde gratitude !

J’aime aussi lire, je fais du pilates en salle ou à la maison, ça m’apaise, me détend, me tonifie ; j’adore aussi la musique, les concerts intimistes, les festivals. La musique c’est un langage universel, rempli de messages forts et inspirants. Je ne peux pas m’en passer, j’aime fredonner et danser quotidiennement.

En ce moment, je m’initie à l’aquarelle et j’adore ! Un vrai coup de cœur que j’ai découvert durant la pandémie…

Je suis également curieuse, j’explore toujours d’autres rayons, comme écouter des podcasts sur le développement personnel.

Je m’initie à la méditation guidée. Un moment pour soi. Se recentrer sur soi.

Je suis une croqueuse de vie ! J’aime expérimenter, mon métier d’infirmière m’a appris une chose : Vivre l’instant présent, chaque jour est un cadeau, profiter et oser être !

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2- Et votre vie professionnelle

Avant de poser mes valises dans le Jura en 2009, j’ai pas mal bougé et voyagé. Je considére ça comme une chance car je sais que dans certains pays, on ne peut pas voyager librement, en tant que femme.

Une fois mon diplôme d’infirmière en poche, obtenue en Normandie (2003), j’ai quitté ma France natale pour la Suisse, à Neuchâtel (2003-2006), j’y ai vécu 2 ans et demi extraordinaires, j’ai travaillé en pédiatrie-néonatologie, une expérience forte en relations et compétences, ensuite je suis partie faire une formation en médecine tropicale en Belgique (2006), puis , le certificat décroché j’ai décidé de partir au bout du monde (en Nouvelle-Calédonie, 2007-2008) avec mon conjoint jurassien (actuellement mon mari) pour aller travailler dans un dispensaire médical isolé. Là aussi ce fut une expérience unique, une année magique tant dans le rapport humain, mais aussi dans le travail et sans compter la nature tellement belle et généreuse… mais voilà,au bout d’une année j’ai ressenti un besoin de repartir.

Entre-coupé de voyages entre la Nouvelle-Zélande, Sydney, puis l’Asie (Indonésie, Thaïlande), je me suis posée, en 2008 dans le Jura, où j’ai travaillé en médecine aigüe pendant presque 10 ans, avec un dernier voyage (San Francisco, Californie) en 2010, avant mes 2 congés maternité.

Cette dernière expérience professionnelle a été riche par la diversité du service que la médecine propose et en même temps difficile car je faisais également de l’accompagnement en fin de vie. J’ai démissionné en 2016 et depuis je travaille à mon compte en tant qu’infirmière indépendante.

Une nouvelle approche de soin qui m’épanouit et me permet de faire des formations complémentaires, comme la relaxation, la sonothérapie (soin sonore et vibratoire avec diapasons thérapeutiques et bols tibétains).

3- Et pourquoi ce secteur d’activité ?

J’aime le contact, les rencontres et le fait d’accompagner des patients chez eux, cela donne une dimension plus intimiste, plus sincère aussi.

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Le fait d’être également relaxologue, me permet d’amener un peu plus de douceur dans des situations parfois difficiles (fin de vie, perte d’un proche, maladies chroniques, solitude, ….)

4– Quels sont vos projets à venir ?

Après ma formation en relaxation, je suis tombée par hasard sur la sonothérapie, une révélation, une évidence !…La sonothérapie est un super complément relaxant. Je suis actuellement en formation pour être sonothérapeute certifiée, et mon projet serait d’avoir mon propre cabinet et d’exercer ce métier à plein temps, avec possibilités de faire des ateliers d’initiations sonores, de m’associer à d’autres spécialités (réflexologie, médecine douce,…)..Créer un lieu d’accueil (plutôt destiné aux femmes), comme un «café thérapie», avec des ateliers de soins, bien-être, etc..Bref, plein de possibilités pour aider les autres…les femmes dans leur épanouissement personnel.

5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie ?

Tout d’abord les voyages. La Nouvelle-Calédonie a été un séjour marquant. Les voyages me procurent une série d’émotions positives, ils nous permettent de découvrir d’autres cultures, paysages. J’aime revêtir cette peau aventurière. Je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir le faire.

Evidemment le fait d’être maman nous remet les priorités dans un autre ordre. On développe l’écoute, une nouvelle sensation de respirer pour 3, on décuple l’amour pour les autres, Mes enfants ont créé en mon être une empreinte profonde dans mon petit cœur de maman, indescriptible, aucun mot suffirait pour décrire ce lien…c’est la beauté d’être maman.

Les concerts/Festivals sont à chaque fois un émerveillement ! Ce sont des moments de joie, de bien-être avec des contacts humains forts !! J’adore !

La pandémie m’a fait prendre conscience de revenir à l’essentiel, et de prendre soin, et aussi de vivre l’instant présent.

6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Ne pas attendre d’être prête à se lancer, sinon vous ferez rien.

Ne pas attendre de se sentir légitime.

Accepter d’échouer, car derrière l’échec il y a des opportunités. Il faut simplement de la persévérance, du courage et être plus forte que la peur d’échouer.

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Oser, oser dire, oser être la meilleure version de soi-même.

Créer sa propre vie, la choisir et non la subir.

Écouter son intuition, son instinct, souvent on est limité par nous-même, les réponses sont en nous.

S’aimer, c’est la clé de la réussite, alors aimez-vous à 100 %, nous sommes toutes des femmes inspirantes et belles à l’intérieur de nous. Ayez confiance en vous.

7- Votre avis sur la situation de la femme

Je suis Franco-suisse, d’origine marocaine donc j’ai un avis plutôt «universel».

Si l’on revient à la Suisse, n’oublions pas que le droit de vote des femmes suisses a été accordé qu’en 1971 !

Mon avis est qu’il y a encore un long chemin à parcourir malgré les progrès depuis 1971.

Donc, imaginons-nous en France et au Maroc ? Même constat à des échelles différentes.

Mais le point commun reste l’inégalité persistante entre hommes et femmes.

Pour moi, ce n’est pas qu’une question de loi, c’est simplement un DROIT.

Le métier d’infirmière, par exemple, comme plein d’autres professions occupées majoritairement par les femmes doivent être valorisées au même titre que les hommes.

Il ne suffit pas d’inscrire une loi dans une constitution, il faut changer les mentalités, éliminer les stéréotypes.

La violence domestique reste encore un problème serieux en Suisse, mais aussi en France et au Maroc…. il reste encore beaucoup à faire pour protéger la femme.

8– Votre avis sur le site ?

J’adre l’idée, ce droit à la parole de la femme, un site qui autorise et donne une visibilité et une crédibilité desfemmes du monde entier.

Un moyen de sensibiliser le public de manière plus large, permettant de casser justement les clichés, lespréjugés, et les mentalités.

9– Dernier mot ?

Aimez la vie, aimez vous, savourez les petits plaisirs, aspirez à de beaux projets sans rien lâcher, car au bout du tunnel, il y a toujours une lumière.

Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Avril 2023

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