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Asmaa El Hadrami

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– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?

Je suis une comédienne marocaine, mariée et mère de deux garçons : Anis (13 ans) et Wassim (8 ans).


– Racontez nous un peu votre parcours et votre vie professionnelle.

Mes débuts artistiques étaient au théâtre amateur. D’abord, à la maison des jeunes à Sidi Kacem, ma petite ville natale, ensuite au collège. Après le baccalauréat, j’ai poursuivi pendant deux ans des études de littérature française à l’université de Fès. Puis j’ai choisi de quitter la faculté pour passer le concours de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC). J’ai obtenu mon diplôme en interprétation et j’ai prolongé ma formation à Paris-X-Nanterre en études théâtrales (DEA). Après, j’ai pu décrocher des rôles  principaux dans de nombreuses créations théâtrales. On peut citer : « Roméo et Juliette », « Ma vie dans la brousse des Fantômes » et « Le fabuleux voyage au pays de la femme plume, mises en scène par Guy Lenoir,  « Pentecôte », mise en scène de Claude Bonin (une création franco-bulgare au Théâtre National de Sofia)… Cofondatrice de troupe de théâtre L’Autre Rive dans laquelle nous avons créé de nombreuse pièces. Je peux citer  « Les Nobles » d’Abdelkader Alloula, « Aïcha » d’après La grande imprécation devant les murs de la ville de Tankred Dorst, « Une alliance nommée désert » de Rachid Mountasar, « L’impromptu de Casablanca » de Mohamed NADIF… J’ai aussi tenu des rôles principaux dans de nombreux long-métrages: « Argana » et « Janjah » de Hassan Rhanja, « Les voisines d’Abou moussa » de  Mohamed Abdehmane Tazi, « Dès l’aube » de Jilali Farhti, « Andalousie, mon amour ! » de Mohamed NADIF …
Je suis aussi formatrice. J’anime des ateliers dramatiques pour les jeunes et les adultes.

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– Comment est née cette passion pour le cinéma et la télévision et le théâtre ? 

Petite, à l’âge de cinq ans, j’avais une passion pour le chant. Mon père, que Dieu ait son âme, quand il recevait ses collègues professeurs à la maison, m’invitait à chanter devant ses amis. Il y’avait même un parmi eux qui jouait au luth et qui m’accompagnait. J’apprenais aussi toutes les scènes des films égyptiens par cœur que j’interprétais devant un miroir ou devant mon père. L’envie de monter sur les planches est née quand j’accompagnais mes frères et sœurs à la maison des jeunes de Sidi Kacem.

 

– Comment faites-vous pour équilibrer entre votre vie de famille et votre vie professionnelle ?

J’ai de la chance d’avoir un mari qui est aussi acteur et réalisateur. Quand l’occasion se présente pour un tournage, il s’arrange pour se libérer et rester avec nos enfants. Et comme nous avons nos propres projets, on adapte notre planning par rapport à la scolarisation des enfants. Mais je ne vous cache pas que ce n’est pas toujours évident pour une maman actrice de laisser ses enfants pour quelques semaines. C’est pour cela que j’essaie de choisir à la loupe les propositions de travail pour ne pas m’éloigner de mes enfants chéris.


– Quels sont vos projets ?

Je suis en plein co-écriture du prochain long métrage de mon mari, Mohamed NADIF, intitulé provisoirement « Les pensionnaires du Pavillon J ».


– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Je ne veux pas avoir la prétention de donner des leçons aux autres femmes. Mais dans n’importe quel domaine, il faut croire à son travail et y mettre tout son cœur. Et dans notre domaine en particulier, il faut  travailler sans relâche, avoir de la rigueur, et du respect pour soi, pour ses partenaires et pour le public.

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– Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?

Malheureusement, un constat qui m’a toujours révolté. La femme marocaine n’est pas encore respectée et libre comme elle le souhaite. Elle est encore sous l’emprise soit de la société, du mari ou la famille. Un exemple tout simple : Elle est tout le temps harcelée. Si elle sort dans la rue seule, elle n’est jamais tranquille et libre de ses mouvements. Il y’a aussi un grand problème de parité. Malgré ses diplômes, son intelligence et son travail, la femme ne bénéficie pas du même statut que l’homme au niveau des postes et des salaires. En plus, nos politiques actuels ne donnent pas l’exemple. Il y’a UNE seule femme au gouvernement.


– Votre avis sur lamarocaine.com  ?

Je trouve que ce portail dédié à la femme marocaine est très diversifié, très intéressant et visible à tous. J’ai vu que beaucoup de personnalités féminines y figurent. Je trouve que c’est important que soit  un homme qui a crée le site pour parler de la femme marocaine.

– Dernier mot

Mon dernier mot est un coup de colère. J’ai remarqué que ces dernières années, il y’a un  grand nombre de « fausses comédiennes » qui n’ont aucun talent ni principe, et qu’on découvre dans certains films et séries marocaines. Elles cherchent seulement un statut pour avoir le privilège d’être connues. Elles sont prêtes à tout pour faire partie de la famille artistique et de s’afficher dans les festivals. Cela nuit à l’image de l’actrice marocaine et me met en colère.

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Interview réalisé par : Aziz HARCHA 

Le 05/03/2013
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