InterviewsLes femmes d'Afrique

Prudence Mondjo

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1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités

Bonjour, je suis Prudence Mondjo, je suis congolaise et je vis en France depuis mon enfance, j’aime beaucoup la France, elle fait aussi partie de moi et je considère cette double culture comme une richesse. J’ai un profil littéraire mais je suis commerciale de formation. Passionnée d’art et de culture, j’ai effectué une reconversion en droit et marché de l’art dans le but de mettre en lumière les arts et les cultures du continent africain.

2- Et votre vie professionnelle

Je baigne dans le milieu entrepreneurial depuis une dizaine d’années environ, j’ai toujours été engagée d’une manière ou d’une autre pour l’émergence du continent africain. J’ai donc naturellement décidé, de mettre mon expérience et mon capital humain au service de la jeunesse africaine, et ce en créant l’association MyAfryka Avenir qui œuvre dans le domaine de l’éducation et de l’accès à la culture, principalement, pour les jeunes issus de milieux défavorisés ou des zones rurales. Plus récemment j’ai rejoint le board de l’entreprise Bokonzi, en tant que CBO (Chief Business Officer). Cette start-up est basée à Abidjan en Côte d’ivoire et s’est donné l’objectif de révolutionner l’univers du jeu et du loisir éducatif. Notre slogan « The game changer » annonce la couleur, en proposant un univers ludique et adapté aux enfants africains du continent et des diasporas. Apprendre en jouant avec des héros qui leur ressemblent, c’est désormais possible grâce à Bokonzi. Nous proposons une gamme de jeux variés ainsi que des kits et fournitures scolaires éco-responsables.

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3- Et pourquoi ce secteur d’activité

L’avenir de toutes nations réside dans la jeunesse. Nos enfants, ce sont eux les forces vives et les acteurs de demain, par conséquent l’éducation est un secteur clé qu’il faut valoriser et surtout adapter aux réalités du monde actuel. Je crois profondément au potentiel de la jeunesse africaine et c’est pour cette raison que je mise sur elle, en apportant ainsi ma pierre à l’édifice de cette vaste mission qui nous concerne tous.

4– Quels sont vos projets à venir ?

J’ai constamment de nombreux projets en tête ! Le développement de Bokonzi en particulier en fait partie, puis mes engagements associatifs et culturels toujours dans cette idée de faire briller notre continent. Il y a tant de belles choses à faire découvrir au monde, et surtout une réappropriation historique, culturelle et scientifique des savoirs ancestraux qui est fondamentale. Nous sommes au cœur d’une ère de transition et je compte bien participer à cette belle épopée.

5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie

Comme tout bon entrepreneur, ma vie est un concentré de concours de circonstances, de prises de risques, de rencontres, d’échecs et de succès donc je ne pense pas qu’il existe un moment précis qui change tout, c’est plutôt un cheminement et envers et contre tout un retour aux sources et un désir de justice sociale pour la jeunesse africaine qui anime mon quotidien.

6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Je pense que la réussite c’est d’abord être bien avec soi-même. Donc peu importe qui nous sommes, ce que nous possédons ou pas, et dans quel domaine nous évoluons, il faut apprendre à s’aimer et vivre en paix avec nous même avant toute chose.

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7- Votre avis sur la situation de la femme

Au Congo (Brazzaville), j’ai pu observer ces dernières années qu’il y a de plus en plus de femmes qui occupent des fonctions et des postes très importants, c’est formidable, mais ce n’est pas encore assez je pense qu’il faut que l’on continue d’encourager les jeunes filles à poursuivre des études dans des domaines où elles ne sont pas forcément attendues comme la science, la technologie ou les filières agricoles. Je pense que l’Afrique va renaître grâce aux femmes, il faut donc investir dans ce sens.
En France c’est différent, le symbole de la liberté fait intrinsèquement partie de l’ADN du pays et la référence lorsque l’on parle d’émancipation des femmes reste mai 1968, mais il s’est aussi passé énormément de choses depuis cette époque. Aujourd’hui on entend beaucoup parler de « féminisme » et c’est une notion qui englobe tellement de choses qu’on s’y perd parfois. La France a le privilège d’être une terre multiculturelle aujourd’hui, que cela ne plaise ou pas, c’est un fait qu’on ne peut pas ignorer, donc, les femmes françaises sont riches de cette diversité et pour cette raison je crois que la situation des femmes en France est plutôt favorable, en termes de droits, de liberté d’opinions et d’actions.

8– Votre avis sur le site ?

J’ai fait le tour du site et je vous félicite, j’ai découvert plein de profils de femmes très intéressantes, c’est fantastique. Le Monde Féminin est un vrai média de qualité, alors à quand le talk-show ??

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9– Dernier mot ?

Je tiens à vous remercier pour le travail que vous faites mais aussi pour m’avoir permis de vous parler de Bokonzi. De nombreuses surprises arrivent dans l’univers du jeu avec nos innovations et nous avons hâte de faire découvrir tout ça au grand public. Nous serons à Paris et à Rabat au Maroc en septembre puis octobre prochain pour la Semaine l’Afrique des Solutions, je serai ravie d’y rencontrer vos lecteurs.

Pour finir je dirai que l’heure est à la reconstruction du continent et que dans ce contexte précis le panafricanisme doit être un moteur qui nous anime au quotidien, une Afrique forte, c’est une Afrique unie du nord au sud et de l’est à l’ouest. C’est ensemble que l’on y parviendra.

Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Septembre 2024

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