Hanane Lahmil : Un Parcours entre Excellence Académique et Engagement dans l’Enseignement
1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Bonjour, je m’appelle Hanane Lahmil, j’ai 46 ans. Je suis diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Toulouse (actuellement Toulouse business school) et ai vécu plusieurs vies professionnelles depuis.
J’ai obtenu mon baccalauréat au lycée Descartes de Rabat en 1995 avant de faire deux années de classes préparatoires aux hautes études de commerce dans le même lycée.
Pendant mon temps libre, j’aime pratiquer des activités en plein air (marche, vélo…).
Mes principes de vie : travail, intégrité et persévérance.
2- Et votre vie professionnelle
J’ai commencé ma carrière au sein de Royal Air Maroc où je me suis occupée de marketing et de communication pendant plus de 7 ans dans différentes directions de la compagnie avant de décider de voguer vers d’autres horizons. Pendant mon passage à RAM, j’ai organisé des événements internes tels que la convention des cadres, tenu le journal interne, mis en place des signalisations, des produits pour les passagers, je me suis occupé des sondages de satisfaction client ainsi que de leurs réclamations.
J’ai tenté l’entrepreneuriat avec des succès mitigés avant de finalement décider de faire une pause et de réfléchir à ce qui me convenait le mieux. C’est alors que l’évidence m’a sauté aux yeux : la formation afin de partager avec les autres. Mon amour pour la langue française a fait le reste. J’ai alors décidé de suivre une formation me permettant de suivre mon envie.
3- Et pourquoi ce secteur d’activité
L’enseignement est un domaine merveilleux. Les enseignants ont un rôle primordial dans la formation des citoyens de nos pays. De plus, enseigner nécessite de se tenir constamment au courant des évolutions des méthodes d’enseignement et de l’actualité afin de faire coïncider les contenus des cours avec l’environnement dans lequel évoluent les élèves. Joseph Joubert disait « enseigner c’est apprendre deux fois ».
En plus de nous permettre de ne jamais cesser d’apprendre (les contenus, la gestion des élèves, les évolutions générationnelles), le métier d’enseignant permet d’accéder à une reconnaissance immédiate. Nos plus grandes satisfactions viennent de nos élèves et de leur réussite.
Depuis 3 années maintenant, en plus d’enseigner, je gère une partie de l’école dans laquelle je travaille, je peux ainsi y exercer mes qualités de manager (objet de ma formation initiale). Je fais donc aujourd’hui deux métiers qui me procurent du plaisir (et beaucoup de stress) au quotidien.
4– Quels sont vos projets à venir ?
Rester dans le domaine de l’enseignement / formation en essayant de trouver le meilleur moyen d’aider les élèves à atteindre leurs objectifs.
5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie
Le décès de mon père en 2007 a marqué un tournant dans ma vie. C’est à la suite de cet événement tragique que j’ai décidé de quitter un travail qui ne m’apportait plus de satisfaction et de réfléchir à ce que je voulais vraiment faire. La vie est courte, il ne faut pas s’emprisonner dans des choses que l’on n’apprécie pas. J’ai conclu mon discours à l’adresse de mes bacheliers l’année dernière (à l’occasion de leur cérémonie de remise des diplômes) en leur disant « n’oubliez pas d’être heureux ».
6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Battez-vous, rien ne vous sera donné gratuitement ! Persévérez et ne vous laissez pas décourager par ceux qui essaieront de vous dénigrer.
Suivez votre voie et faites confiance à votre instinct !
7- Votre avis sur la situation de la femme
La situation de la femme au Maroc, bien qu’ayant connu quelques légères avancées ces dernières années (code de la famille de 2004) reste préoccupante et ne reflète la vérité du pays. Un grand nombre de foyers est géré, voire entretenu (financièrement) par les femmes et pourtant, l’homme reste décideur même dans ces foyers.
L’héritage continue à désavantager les femmes dans les familles même quand ce sont elles qui travaillent et qui soutiennent leurs proches.
Une femme qui divorce, bien que la loi soit de son côté, a du mal à se faire payer (dans beaucoup de cas) la pension qui lui est due.
Rares sont les femmes qui occupent des postes de grand dirigeant dans les grandes entreprises.
L’abandon scolaire concerne plus largement les filles que les garçons.
En conclusion, la situation de la femme au Maroc n’est pas des plus enviables mais la lutte continue à travers les associations.
8– Votre avis sur le site ?
Je n’ai pas vraiment pris le temps de le parcourir encore, je m’y attèlerai prochainement.
9– Dernier mot ?
La cause féminine est l’objet d’une lutte constante et les droits de la femme sont malheureusement les premiers à être remis en cause en cas de crise sociétale. Néanmoins, il ne faut pas cesser de se battre, d’être solidaires les unes des autres.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Octobre 2024
