Fatma Hassona, journaliste palestinienne assassinée : Le cri étouffé de Gaza

Fatma Hassona, journaliste palestinienne assassinée : Le cri étouffé de Gaza


Introduction : Une voix étouffée, un héritage immortel

Le 16 avril 2025, une frappe israélienne sur Gaza réduisait au silence Fatma Hassona (ou Fatima Hassouna), photojournaliste palestinienne de 25 ans, et dix membres de sa famille. Quelques heures plus tôt, son documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk était sélectionné pour le Festival de Cannes.

Sa mort, survenue à l’aube de sa reconnaissance internationale, a transformé cette jeune femme en symbole de la résistance palestinienne et en icône de la liberté de la presse. Cet article retrace son parcours, son engagement, et l’impact de son assassinat, tout en intégrant des éléments issus de recherches approfondies et de la vidéo YouTube fournie par l’utilisateur, qui complète son portrait par des images inédites de son travail sur le terrain.


1. Enfance et formation : Naissance d’une résilience

Une enfance sous occupation

Née en 1999 à Gaza City, Fatma Hassona grandit dans une famille modeste : son père est chauffeur de taxi, sa mère femme au foyer. Dès son plus jeune âge, elle est confrontée aux réalités de l’occupation israélienne, mais aussi à la résilience de sa communauté.

Éducation et passion pour le multimédia

Diplômée en multimédia du University College of Applied Sciences de Gaza en 2022, elle se spécialise dans la photographie documentaire. Son mémoire porte sur « L’art comme résistance : capturer l’invisible à Gaza », préfigurant son engagement futur.

Un engagement précoce

Avant même de devenir journaliste, elle organise des ateliers d’écriture pour enfants dans les écoles-refuges de Gaza, utilisant l’art comme outil thérapeutique face aux traumatismes de la guerre.


2. Carrière : L’« Œil de Gaza » dans la tourmente.

Octobre 2023 : Le déclic

Après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et le blocus imposé par Israël aux journalistes étrangers, Fatma devient l’une des rares voix locales à documenter la guerre. Armée de son appareil photo et de son téléphone, elle couvre :

Un travail primé et censuré

Ses clichés paraissent dans The GuardianAl Jazeera, et sont exposés lors d’événements internationaux comme Gaza, My Beloved. En mars 2025, une de ses photos – montrant une fillette serrant contre elle un chat survivant – devient virale, avant d’être supprimée par Instagram pour « contenu violent ».

Le surnom « L’Œil de Gaza »

Ses collègues lui attribuent ce surnom pour sa capacité à capturer l’essence de la vie sous les bombes. « Elle voyait de la beauté là où d’autres ne voyaient que désolation », témoigne un photographe de l’AFP.


3. Put Your Soul on Your Hand and Walk : Un documentaire testament.

Genèse du projet

En 2024, la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi contacte Fatma après avoir vu ses photos. Pendant un an, elles échangent quotidiennement via des appels vidéo, malgré les coupures d’internet. Le film, sélectionné à Cannes, mêle ces conversations à des images tournées par Fatma.

Extraits marquants

Réactions à Cannes

À l’annonce de sa mort, l’ACID (Association du Cinéma Indépendant) déclare : « Ce n’est plus le même film que nous présenterons. Nous devons être dignes de sa lumière ». Le 18 mai 2025, Juliette Binoche lit un de ses poèmes lors de la cérémonie d’ouverture.


4. Assassinat : Une mort « tonitruante »

Le bombardement du 16 avril 2025

Vers 1h du matin, deux missiles frappent l’appartement familial dans le quartier d’Al-Touffah. Parmi les victimes :

Dernières paroles prophétiques

Le 15 avril, Fatma publie sur Instagram :

« Si je meurs, je veux une mort retentissante. […] Je veux des images immortelles que ni le temps ni l’espace ne pourront enterrer ».

Controverse autour des responsabilités


5. Héritage : De Gaza à Cannes, une onde de choc planétaire

Hommages et mobilisations

Chiffres glaçants

Fatma est la 157e journaliste tuée à Gaza depuis octobre 2023 selon la FIJ, un bilan sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Son combat continue


6. Analyse : Pourquoi Fatma Hassona fascine-t-elle le monde ?

Une figure de l’éthique journalistique

Contrairement aux correspondants de guerre occidentaux, Fatma incarne le journalisme hyperlocal, où le reporter est aussi victime. « Son objectif n’était pas neutre : il était humaniste », analyse Mediapart.

L’art face à l’apocalypse

Ses clichés transcendent l’horreur pour révéler des fragments de beauté :

Une mort médiatisée, une vie immortalisée

La vidéo YouTube fournie par l’utilisateur (lien) complète ce portrait en montrant des images rares :


Conclusion : L’écho d’une voix qui refuse de se taire

Fatma Hassona a obtenu la mort « tonitruante » qu’elle désirait. Mais son héritage dépasse le statut de martyre : ses photos, son film, et les mobilisations qu’elle inspire rappellent que Gaza n’est pas qu’un champ de bataille – c’est un foyer, une histoire, un peuple. Comme elle l’écrivait dans son dernier poème, récité à Cannes :

« Je suis le cri étouffé sous les décombres,
La fleur qui perce le béton,
L’enfant qui rit malgré tout.
Gaza vit, donc je vis. »

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